Corel Netwinder

Corel lance une gamme de micro machines Linux : Une tour de taille réduite (25 cm de haut), joliment incurvée et agrémentée d'un fil bleu mutin. Non, il ne s'agit pas d'un énième avatar de station Windows CE mais bel et bien d'une Linux Box : Le NetWinder de Corel Computer (division de Corel Corporation).

Au coeur du système, une carte mère cadencée par un processeur RISC StrongARM SA-110 à 275 MHz : Corel s'inspire des standards du marché. Architecture à base de bus PCI, de mémoire SDRAM et de contrôleur IDE, rien de révolutionnaire, mais des technologies banalisées et donc économiques. Fortement intégrée, cette carte regroupe les composants nécessaires à l'exploitation d'applications multimédia et à l'intégration en réseau.

La vidéo en mode VGA étendu est gérée par un circuit accéléré IGS épaulé par 2Mo de DRAM extensible à 4 Mo (sur les modèles les plus récents), quantité suffisante pour satisfaire les besoins courants. Un adaptateur PAL/NTSC permet l'affichage sur un simple téléviseur : une solution de dépannage, l'environnement X Window exigeant une résolution correcte. Plus intéressante est la possibilité de capturer une source vidéo externe. Corel fait ainsi le lien avec ses activités dans le domaine de la visio-conférence (logiciels et caméras). Le son "qualité CD" est rendu par un classique circuit Sound Blaster.

Muni de deux connecteurs Base T, le NetWinder est directement connectable à un réseau Ethernet, une RAM flash de 1Mo (extensible à 4 Mo) assurant le boot. Un modem est disponible en option.

La façade arrière révèle de nombreux connecteurs d'extension : Ports série et parallèle, fiches Cinch audio et vidéo, plus un port infrarouge et un micro intégrés sur l'avant. On pourra donc envisager le raccordement de périphériques d'acquisition (tablette à digitaliser, caméra...) et de supports de masse (lecteur de CD-ROM, ZIP 100, LS 120...), ou bien encore l'échange de données avec un assistant personnel de type Palm Pilot. On regrettera l'absence d'une interface SCSI en série.

Les NetWinder sont livrés avec RedHat 5.2, KDE, Netscape Communicator 4.5, WordPerfect 8 et GIMP préinstallés. Corel a de plus développé un outil d'administration simplifié accessible depuis un quelconque navigateur Web. Les débutants bénéficieront ainsi d'un système parfaitement intégré et facilement configurable, les experts conservant la possibilité d'accéder aux arcanes du système.

Corel entend cibler le "marché de l'équipement Internet/Intra net des petites sociétés ". Mais les déclinaisons prévues du NetWinder couvrent des besoins plus larges. Du terminal LC au serveur GS en passant par la station de développement DM, c'est le sacre des machines hybrides.

Prenons le cas de monsieur X, directeur informatique d'une société de taille moyenne. Le parc informatique de monsieur X est composé de serveurs et clients tournants sous Windows NT. Ces machines prennent en charge le système d'information de l'entreprise : base de données, messagerie interne, impression... L' évolution du système d'exploitation et des applications entraîne soit une obsolescence rapide des matériels, soit des coûts de remise à niveau ou de remplacement (processeur plus puissant, plus de mémoire, plus d'espace disque...) : Technologie propriétaire payée le prix fort. Services globalement inchangés. Le NetWinder rompt cette spirale inflationniste. Une brique universelle remplit indifféremment les fonctions de serveur ou de client. La stabilité de Linux et sa gestion optimisée des ressources garantissent la pérennité des investissements. L'approche est modulaire. Augmentation du trafic ? Besoin d'une sauvegarde ? D'une machine de remplacement ? Connectez des NetWinder supplémentaires. Coût des licences : 0 F. Le modèle RM illustre parfaitement cette philosophie. Destiné aux fournisseurs d'accès Internet, il se présente sous la forme d'unités compactes regroupant un ou deux micros serveurs. Ces unités sont montées en racks au fur et à mesure de l'augmentation du trafic : généralisation d'un principe déjà appliqué aux modems et autres disques RAID.

Inutile de nier la domination de Microsoft. Les deux environnements peuvent cohabiter.

La technologie jBridge, par exemple, assure l'encapsulation Java des contrôles graphiques associés à des applications NT 4.0. Celles-ci peuvent ainsi être déportées sur des clients disposant d'une Java Machine.

Les NetWinder sont commercialisés entre 1000 et 2000 $ US (la carte mère est spécifique). On peut raisonnablement espérer que la production en série entraînera une réduction des coûts, Linux équipant déjà 17.2 % des serveurs d'entreprise (enquête IDC).

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