La défaite de l'internet

Durant la période du 19 au 21 Mars, plus de 1300 sites étaient en berne. Il s'agissait principalement d'un mouvement de soutien aux hébergeurs AlternB et Le Village. En effet, ces deux sites ont été fermés suite à des plaintes concernant les informations hébergées. Il semble donc nécessaire de remettre les pendules à l'heure une fois pour toute quant à la responsabilité des acteurs engagés.

L'AFFAIRE

Le 10 février 1999, la Cour d'Appel de Paris, a condamné Valentin Lacambre, responsable du site AlternB, à verser à Estelle Hallyday une provision sur dommages et intérêts de 400.000 francs. Objet de la condamnation : "avoir hébergé un site sur lequel on pouvait trouver des photographies portant atteinte au droit qu'elle détient sur son image et à l'intimité de sa vie privée". AlternB offre gracieusement un hébergement pour quiconque désir publier des informations sur InterNet. Le site en question avait été mis en ligne par un internaute dont l'identité ne semble pas intéresser les avocats de la plaignante. En effet, ils n'ont même pas cherché à conna"tre son identité, se bornant à attaquer l'hébergeur AlternB. Celui-ci a immédiatement retiré le site en question. Et ce, avant toute action en justice, prouvant ainsi sa bonne foi.

"L'affaire Le Village" concerne l'hébergement d'un site consacré aux films d'horreur. Ledit site comportait "des images de nature à choquer la sensibilité des mineurs". C'est sur ce motif que la police de Rennes effectua une descente qualifiée extrêmement musclée dans les locaux du Village le 18 décembre 1998. Résultat : garde à vue et la mise en examen du responsable du serveur.

CONCLUSION

Une telle politique à propos d'InterNet risque fort de nuire, voir de détruire l'hébergement gratuit. Comment les particuliers feront-ils pour exprimer leur point de vue et partager leurs passions si cette politique abusive devient monnaie courante ? En laissant faire, le Net est en passe de devenir un endroit où seuls certains privilégiés auront un droit d'expression. Pire, ceux qui s'en prennent ainsi à la liberté du Net ne vont-ils pas un jour s'en prendre au logiciel libre ? Le livre de Georges Orwell aurait-il dû s'appeler 2000 ?

Note : lorsque vous lirez ces lignes, la situation peut avoir changée. Consultez le site officiel pour une information à jour...


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